Thales Alenia Space supprime 1 000 emplois en France, colère syndicale
Thales Alenia Space, l’une des principales entreprises européennes du secteur spatial, fait face à un plan de réorganisation de grande ampleur. Le groupe a annoncé la suppression de 1 300 postes en Europe, dont environ 1 000 en France, impactant fortement ses sites de Toulouse et Cannes. Cette réduction d’effectifs vise principalement à adapter l’entreprise à la baisse de la demande pour les satellites géostationnaires de télécommunications civiles, un marché qui a fortement ralenti ces dernières années.
Le site de Toulouse, l’un des pôles les plus importants de Thales Alenia Space, subira la suppression de 650 à 760 emplois, soit une grande partie des 1 000 postes concernés en France. Cette décision suscite la colère des syndicats, qui déplorent que l’entreprise procède à des suppressions d’emplois alors que les carnets de commandes sont pleins au moins jusqu’en 2026. Selon les syndicats, la direction cherche à anticiper une éventuelle baisse de la charge de travail en 2027, mais pour eux, ces suppressions sont injustifiées et prématurées.
Le contexte global de l’industrie spatiale est marqué par une concurrence accrue avec l’émergence du “NewSpace”, des acteurs privés qui lancent des constellations de satellites à moindre coût en orbite basse. Cette nouvelle dynamique affecte directement les constructeurs historiques comme Thales Alenia Space, qui ont historiquement dominé le marché des satellites de télécommunications. Face à ce changement, l’entreprise tente de réorganiser ses ressources pour rester compétitive tout en assurant des redéploiements internes, notamment dans les secteurs de l’observation de la Terre, de l’exploration et des télécommunications militaires.
Cependant, les syndicats de Thales Alenia Space, regroupant la CGT, FO, la CFDT et la CFE-CGC, ne voient pas d’un bon œil cette restructuration. Ils estiment que la gestion active de l’emploi (GAE), en place depuis décembre 2023, n’a pas encore démontré son efficacité. En effet, un précédent plan de redéploiement pour 317 salariés a rencontré des difficultés. Les syndicats craignent que ce nouveau plan aggrave la situation en raison de son ampleur et de la rapidité avec laquelle il est mis en place.
Cette restructuration s’inscrit également dans un contexte global de transformation pour Thales Alenia Space, qui mise sur de nouveaux projets tels que la constellation européenne Iris2 pour la communication, prévue pour être opérationnelle dans les prochaines années. Toutefois, ces initiatives ne semblent pas compenser immédiatement la baisse d’activité dans d’autres secteurs, justifiant ainsi, selon la direction, la nécessité de cette réorganisation.
En réponse, des mouvements sociaux sont prévus à Toulouse pour protester contre ces suppressions de postes. Le 17 septembre 2024, une mobilisation des salariés est organisée pour exprimer leur opposition et réclamer une révision du plan, afin de préserver au maximum les emplois sur le site toulousain.
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