Apple face à la pression du gouvernement britannique
Depuis le 21 février 2025, les utilisateurs d’iCloud au Royaume-Uni ne peuvent plus bénéficier du chiffrement de bout en bout via la fonctionnalité Advanced Data Protection (ADP). Cette décision fait suite à la pression du gouvernement britannique, qui souhaitait imposer à Apple l’intégration d’une porte dérobée permettant aux autorités d’accéder aux données des utilisateurs.
Cette requête du gouvernement s’appuie sur l’Investigatory Powers Act (IPA) de 2016, également connu sous le nom de Snoopers’ Charter (Charte des espions), qui autorise les autorités britanniques à exiger des entreprises tech qu’elles contournent leurs propres mécanismes de chiffrement. Plutôt que de se conformer à cette demande, Apple a choisi de désactiver cette option pour les utilisateurs britanniques.
Un choix controversé pour la sécurité des données
La suppression du chiffrement de bout en bout pour iCloud au Royaume-Uni suscite des inquiétudes majeures quant à la confidentialité des données des utilisateurs. Advanced Data Protection offrait une protection avancée en garantissant que seuls l’expéditeur et le destinataire puissent accéder aux informations échangées. Désormais, sans cette fonctionnalité, les données stockées sur iCloud sont plus vulnérables aux attaques et à la surveillance gouvernementale.
Meredith Whittaker, présidente de Signal, a qualifié cette décision de menace pour un droit fondamental : « Le chiffrement est essentiel dans une société libre ». Cette suppression soulève aussi des préoccupations sur l’effet domino que cela pourrait entraîner dans d’autres pays où la législation en matière de surveillance est stricte.
L’impact sur l’industrie tech et les libertés numériques
Apple a toujours défendu un discours pro-privacy et s’est opposé à de nombreuses tentatives d’affaiblissement du chiffrement. En 2021, l’entreprise avait déjà abandonné un projet controversé de détection d’images pédopornographiques sur iCloud, face aux critiques des défenseurs de la vie privée.
Le cas britannique pourrait créer un précédent et inciter d’autres gouvernements à imposer des restrictions similaires. Les entreprises tech pourraient être contraintes de modifier leurs services en fonction des exigences locales, ce qui mettrait à mal la standardisation de la sécurité numérique à l’échelle mondiale.
Conclusion
Apple a choisi de supprimer le chiffrement de bout en bout au Royaume-Uni plutôt que de créer une porte dérobée compromettant la sécurité de tous ses utilisateurs. Cette décision, bien qu’en accord avec la position pro-privacy de l’entreprise, expose les utilisateurs britanniques à des risques accrus en matière de cybersécurité et de surveillance. L’industrie tech et les défenseurs des libertés numériques s’inquiètent des répercussions de ce choix, qui pourrait ouvrir la voie à d’autres restrictions sur le chiffrement à travers le monde.
Sources Usine Digitale
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